Le Château de la Dame à la Licorne
Les séjours de George Sand à Boussac vont lui permettre non seulement d’y écrire son premier roman champêtre Jeanne mais aussi d’y découvrir les fameuses tapisseries de la Dame à la Licorne qu’elle décrit dans le roman « La plus belle décoration de ce salon était sans contredit ces curieuses tapisseries énigmatiques que l’on voit encore aujourd’hui dans le château de Boussac, et que l’on suppose avoir été apportées d’Orient par Zizime et avoir décoré la tour de Bourganeuf durant sa longue captivité. Je les crois d’Aubusson, et j’ai toute une histoire là-dessus qui trouvera sa place ailleurs. Il est à peu près certain qu’elles ont charmé les ennuis de l’illustre infidèle dans sa prison, et qu’elles sont revenues à celui qui les avait fait faire ad hoc, Pierre d’Aubusson, seigneur de Boussac, grand-maître de Rhodes. Les costumes sont de la fin du XVe siècle. Ces tableaux ouvragés sont des chefs-d’œuvre, et, si je ne me trompe, une page historique fort curieuse. »
Un ami de George Sand, l’écrivain Prosper Mérimée, qui est aussi inspecteur général des Monuments Historiques depuis 1833, va venir à Boussac en 1841 sur ses conseils pour y voir les tapisseries. Il y en a alors six mais il semble qu’il y en ait eu d’autres qui ont été découpées et utilisées comme couvertures. Comme George Sand, il notera leur intérêt majeur et proposera même de les acquérir. La Commune refusera. Plus tard, quand le château appartiendra à la Ville, c’est elle, qui les cédera au Musée de Cluny en 1882 pour la somme de vingt cinq mille francs-or. Cette somme, tout compte fait assez dérisoire, servira à repaver le champ de foire de Boussac.